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Qui sont les immigrés en France en 2023 ?

L'INSEE présente les résultats du recensement et de l'enquête Trajectoires et Origines 2 (TeO2)

En 2023, 7,3 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,7 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 34 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.
La population étrangère vivant en France s’élève à 5,6 millions de personnes, soit 8,2 % de la population totale. Elle se compose de 4,8 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.
1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (7,3 millions), au total 8,9 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 13,1 % de la population.


En 2023, 3,5 millions d’immigrés nés en Afrique vivent en France, soit 48 % de l’ensemble des immigrés : l’Afrique est ainsi le premier continent d’origine des immigrés en France. Six immigrés nés en Afrique sur dix sont originaires du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), contre neuf sur dix en 1968. Le nombre d’immigrés originaires d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale a doublé depuis 2006.
46 % des immigrés de 18 à 59 ans nés en Afrique et arrivés à 16 ans ou plus évoquent un motif familial comme raison d’émigration en France. Les études et le travail sont également des motifs d’immigration fréquents, chacun cité par près d’un immigré africain sur quatre. 27 % des immigrés d’Afrique guinéenne ou centrale sont venus en France pour fuir l’insécurité ou les troubles politiques.

Parmi les immigrés nés en Afrique qui avaient déjà travaillé avant la migration et qui ont travaillé depuis leur arrivée en France, 26 % occupent (ou ont occupé dans leur dernier emploi en France s’ils sont sans emploi) un poste moins qualifié que le dernier qu’ils occupaient avant de migrer. Avoir un diplôme du supérieur ne prémunit pas contre un risque de mobilité professionnelle descendante, notamment lorsque celui-ci n’est pas reconnu en France.


En 2023, 14 % des immigrés vivant en France sont nés en Asie. Avec un million de ressortissants, l’Asie est le troisième continent d’origine, derrière l’Afrique et l’Europe. 39 % des immigrés nés en Asie sont originaires de Turquie ou d’Asie du Sud-Est, contre 75 % en 1968 ; le nombre d’immigrés du reste de l’Asie, en particulier de Chine et d’Asie du Sud, augmente en effet depuis les années 1980.
Si le premier motif de venue en France évoqué par les immigrés d’Asie est d’ordre familial, un immigré sur quatre mentionne l’insécurité dans son pays d’origine parmi les raisons l’ayant amené à émigrer en France : ce motif est en particulier avancé par un immigré sur deux né au Moyen-Orient. De plus en plus d’immigrés originaires d’Asie viennent en France pour étudier, notamment près d’un immigré né en Chine sur deux.

Parmi l’ensemble des immigrés, ceux venus d’Asie maîtrisent le moins bien la langue française à leur arrivée en France : six sur dix n’avaient même aucune maîtrise du français. Leur niveau s’améliore avec l’ancienneté en France, ou avec le fait d’y avoir fait des études, ou d’avoir un conjoint né en France. Toutefois, en 2019-2020, 26 % des immigrés nés en Asie dont la langue maternelle ou de référence n’est pas le français déclarent encore rencontrer des difficultés à demander un renseignement ou un service en français.


En 2023, 32 % des immigrés vivant en France sont nés en Europe. Près des trois quarts de ces personnes sont originaires d’un pays de l’Union européenne (UE), notamment du Portugal, d’Italie et d’Espagne, qui demeurent les principaux pays d’origine des immigrés nés en Europe. Le nombre d’immigrés originaires des pays ayant adhéré le plus récemment à l’UE, ou qui n’en sont pas membres, augmente depuis le milieu des années 2000.
Les motifs de venue en France cités le plus fréquemment par les immigrés de 18 à 59 ans nés en Europe et arrivés à 16 ans ou plus sont le travail (37 %) et la famille (34 %). La volonté d’échapper à des troubles politiques est également souvent citée (28 %) par les personnes nées dans un pays européen n’ayant jamais adhéré à l’UE.

Les immigrés originaires de pays voisins de la France vivent plus fréquemment dans les régions frontalières : près de quatre immigrés nés en Espagne ou en Italie sur dix résident dans les deux régions frontalières de leur pays d’origine. Pour autant, les autres immigrés nés en Europe sont surreprésentés en Île-de-France, comme l’ensemble des immigrés.