L’évitement scolaire : un effet« boomerang » de la labélisation en politique de la ville?
Une étude du pôle éducation de l’Institut des politiques publiques
Dans cette étude, les autrices, Manon Garrouste (professeur à l’Université Paris-Saclay et chercheuse affiliée à l’IPP) et Miren Lafourcade (professeur à l’Université Paris-Saclay et chercheuse affiliée à PSE et à l’IPP), se sont intéressées aux effets de la politique de la ville sur les choix d’établissement scolaires.
En France, la politique de la ville cible les quartiers urbains confrontés à de très grandes difficultés sociales et économiques, d’abord qualifiés de « zones urbaines sensibles » puis, depuis 2014, de « quartiers prioritaires ». Ces quartiers bénéficient de subventions publiques visant à réduire la ségrégation urbaine et à améliorer les conditions de vie des habitants (logement, services publics, sécurité) et leurs opportunités socio-économiques (éducation, emploi). De nombreux travaux de recherche ont mis en balance les bénéfices et les effets potentiellement contre-productifs des politiques publiques menées dans ces quartiers.
Cette note étudie un revers de la politique de la ville encore peu documenté : la stigmatisation territoriale, qui est analysée ici sous le prisme de l’évitement scolaire des collèges publics situés dans les quartiers périmétrés par la politique.