Le sentiment de discrimination persiste à la deuxième génération·
Un "Eclairage" de l'INSEE dans l'édition 2024 de "France Portrait social"
En 2019‑2020, un quart des immigrés comme de leurs descendants déclarent des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années. Les immigrés nés hors d’Europe sont plus nombreux à en rapporter (26 %) que ceux nés en Europe (19 %). L’écart s’accentue à la génération suivante : les descendants d’immigrés nés en Europe déclarent moins de discriminations que la première génération (‑6 points), alors que les descendants d’immigrés nés hors d’Europe en signalent nettement plus (+8 points).
L’exposition aux discriminations diffère dès l’enfance : 19 % des descendants d’immigrés non européens rapportent des traitements discriminatoires à l’école, contre 8 % des descendants d’immigrés européens. Par rapport à ces derniers, ils sont par ailleurs deux fois plus nombreux à avoir été la cible de racisme au cours de leur vie.
Enfin, parmi les descendants d’immigrés non européens, 29 % estiment qu’on ne les « voit pas comme des Français », contre 8 % des descendants d’immigrés européens ; on leur demande également beaucoup plus souvent « d’où ils viennent ». Ce renvoi plus fréquent à leurs origines contribuerait à expliquer pourquoi leur vécu discriminatoire est plus fort.